TIRER LA CHASSE aux canards !

Les oiseaux. Après avoir vu ce film, on ne regarde plus les oiseaux de la même façon : on a peur d’eux. L’idée géniale de Hitchcock est de construire son film autour de la peur inspirée par une espèce qui, à la base, n’en inspire aucune. Personne n’a peur d’un moineau. Sauf après avoir vu la fameuse scène où une nuée de moineaux envahit la salle de séjour par la cheminée et attaque les personnages. L’attaque inexplicable des habitants de la petite ville de Bodega Bay par des oiseaux, de toutes espèces, est le sujet de ce thriller, un des grands classiques d’Alfred Hitchcock. Les habitants devront essuyer les attaques d’oiseaux qui semblent décidés à en finir avec le genre humain. Les oiseaux semblent avoir pris possession du paysage. Si ce film a fait peur à une génération, voire deux, il ne fait plus peur. Autres temps autres peurs. Il est d’autant plus réussi qu’il n’explique pas la soudaine agression des oiseaux : ce qui n’est pas expliqué n’est pas résolu, donc les oiseaux peuvent ré-attaquer. Les voilà, ils ré-attaquent ! Moins les moineaux et les corbeaux que les poulets, les oies et les canards !

Les canards. En 2008, nous crèverons sous le trou de la couche d’ozone, du réchauffement climatique, de la guerre nucléaire, du bug de l’an 2008, de l’anthrax, de la vache folle, du terrorisme, du Tsunami, du cancer du nombril, des OGM, des bactéries, des produits chimiques, du bluetooth, du wifi, du sms et de la grippe aviaire. La grippe aviaire existe, la peur de la grippe aviaire aussi. N’était-il pas plus facile de succomber à la peur ancestrale de la puissance, de la colère divine, du châtiment divin, de la main vengeresse de Dieu, et même de l’enfer ? Mais voici des terroristes nouvelle génération, des Nils Holgersson, survolant l’Europe à dos d’oies et de canards sauvages pour répandre une nouvelle "arme biologique" ! Peur d’être fatalement atteint en plein front par la fiente d’un palmipède malfaisant. Nils Holgersson, parce qu’il a voulu jouer un vilain tour à un lutin bienfaiteur résidant dans sa ferme, est puni par ce dernier. Résultat, le voilà devenu aussi petit que lui. Nils qui passait son temps à taquiner les animaux et à désobéir à ses parents, se retrouve pris à son propre piège. En essayant d’échapper aux animaux de la basse-cour qui saisissent l’opportunité qui s’offre à eux de se venger, Nils se retrouve entraîné dans un long et périlleux voyage aux côtés des oies sauvages. La contre-attaque : les chasseurs transformés en brigades anti-terroristes ! A vos marques, prêt ? Partez ! Qui les aura en premier, les chasseurs du NCIS ou du FBI ? Ce sont des milliers de fusils chargés, qui se dressent vers le ciel, prêts à tirer sur ces satanés volatiles malgré la supériorité aérienne de l’envahisseur, des hordes incontrôlables d’oiseaux qui, régulièrement, migrent vers notre pays en provenance des pays d’Afrique. Des nuées d’oies sauvages qui volent, en toute clandestinité, des essaims d’étourneaux venus en ville pour picorer le pain de nos pigeons. Alors,... TIRER LA CHASSE aux canards ! ELIMINE 99,9% des BACTERIES* A QUEL PRIX "Un V s’est abattu sur la ville.
 Des canards !
 NON, des canards WC de Johnson !" Cet oiseau d’eau palmé ne serait-il pas plus qu’un simple oiseau plumé ? Microphage il est, c’est-à-dire qu’il filtre l’eau grâce à son bec super balèze. Mais pas seulement car CANARD WC, antibactérien et anti-grippal, il : NETTOIE, DESINFECTE, DETARTRE et sent BON, sans effort.

*sur les parois de la cuvette

TIRER LA CHASSE aux canards, c’est l’invention loufoque de Quarti d artist pour éradiquer la peur du canard sauvage. C’est un canard WC de Johnson qui désinfecte. Ce célèbre bidon coudé (coudé pour aller dans les coin-coin) est muni d’ailes fixées à une ficelle, qui reliées à l’accroche, trouve un équilibre d’ailes déployées au repos. Une autre ficelle pend sous le corps du canard qui nous permet de « tirer la chasse » au canard et le canard s’envole à tir d’ailes.

Par la grippe aviaire, qui nous est consommée, je reçois en cette date toute l’ivresse qui est volage. Quarti d artist n’est pas et ne sera jamais du genre humain. Décaler l’ironie du second au deuxième sans jamais faire vol arrière, voilà notre grande bonté. Si en tirant la chasse, il ne reste plus rien, c’est que des lois, bien plus puissantes que nos artistes, écrasent la manière de penser et la manière d’arrivée. Non je n’ai pas peur des chasseurs ! Qu’ont-ils de plus que les oiseaux ? Un couteau suisse avec une loupe sûrement ! Moi, je n’ai peur de rien, je suis en or, croix de bois, croix de fer, si je mens je vais aux toilettes !... Vous êtes vous déjà promené sur une plage ? Parfois des oiseaux sont dans le ciel. Parfois ils poussent un cri Les poètes poétisent ces instants Les artistes les regardent et pourtant Ils font machin arrière Et pense autrement Ressentir la peur et vivre. Mais pourquoi vivre, pour vivre dans l’insécurité. Au gré du crépuscule, du noir et du je ne sais pas, nous avons peur de souffrir, de mourir, de la mort des autres et de son chien. Nous avons peur de rester seuls, de la foule, d’être pauvre, d’être riche (moins souvent quand même, étrange cette peur). Pour vivre heureux, vivons peureux... Vivons cachées, seuls sur une branche.

Ps : Dans le cas où l’on aurait bien tout mis à tort sur le dos des canards sauvages et que le vecteur d’expansion de la maladie s’avèrerait être le « poulet migrateur », par les voies du commerce de volailles, Quart d artist a inventé la cocotte en papier en petit granit. (Quarti d artist, 2007)